Animal 2020 : le chat sauvage
Le chat sauvage européen a connu le même sort que tous les prédateurs de Suisse. Considéré comme nuisible, il a impitoyablement été traqué. En 1976, Philipp Schmidt écrit dans son Histoire des animaux chassables en Suisse: «Dans la loi fédérale sur la chasse et la protection des oiseaux de 1963, le chat sauvage est même protégé, mais c’est un peu comme avec la fosse à purin qui n’est recouverte que lorsque quelqu’un y est tombé, à savoir qu’on aurait dû agir plus tôt». (Philipp Schmidt, Das Wild der Schweiz, Berne, 1976, page 341).

Aujourd’hui, de vastes secteurs du Jura suisse abritent des chats sauvages.
Il est aussi possible que l’espèce soit revenue depuis la France. Dans les années 1960 et 1970, il y a également eu plusieurs lâchers de chats sauvages par des organismes officiels et des particuliers.
Il n’y a pas que des chats sauvages qui se promènent dans nos forêts. Environ 1,6 million de chats domestiques vivent en Suisse. Beaucoup d’entre eux jouissent d’une liberté totale. Des milliers de chats harets (chats domestiques retournés à l’état sauvage) parcourent également champs et forêts.
Un chat domestique tigré n’est pas toujours facile à distinguer d’un chat sauvage. On ne peut avoir de certitude que par des analyses génétiques.
- corps donnant une impression de robustesse et de massivité en raison de la fourrure dense à poil long
- fourrure gris-brun plus uniforme sur les côtés, souvent avec des taches blanches au niveau de la gorge, de la poitrine et du ventre; toujours une raie noire le long de la colonne vertébrale
- queue touffue, arrondie et noire à l’extrémité, souvent avec deux ou trois anneaux noirs
- bout du nez toujours rose
Les chats sauvages vivent en solitaires sur un territoire défini. Ils marquent ce territoire avec leur urine et leurs excréments, en griffant des arbres ou en déposant des marques olfactives en se frottant. L’étendue du territoire varie en fonction du paysage et de l’offre alimentaire, mais représente plusieurs kilomètres carrés par animal.
De janvier à mars, les bois résonnent des cris peu harmonieux des matous en rut. La rencontre du mâle et de la femelle ressemble plus à une bagarre qu’à un acte d’amour. Après l’accouplement, leurs chemins se séparent à nouveau.
Leurs ennemis naturels sont le lynx, le renard, la martre, le hibou grand-duc ou l’hermine.
Le plus grand danger pour nos chats sauvages réside dans le croisement (hybridation) avec les chats domestiques.
Source : ProNatura